Accompagnement de clients dans la mise en œuvre de leurs tests de dépréciation à la fin de l’exercice annuel 2022

L’année 2022 a été marquée par de nombreux éléments conjoncturels :

  • La guerre en Ukraine
  • La hausse des cours du pétrole
  • L’inflation
  • La hausse des taux d’intérêts
  • La crise énergétique

Ces éléments sont autant d’indices potentiels de perte de valeur au sens d’IAS 36. Pour mémoire, la norme IAS 36 relative aux « dépréciations d’actifs » stipule qu’une « entité doit apprécier à chaque date de reporting s’il existe un quelconque indice qu’un actif peut avoir subi une perte de valeur ». Pour apprécier cette potentielle dépréciation, l’entité doit considérer à la fois des sources d’informations internes et externes. Parmi ces sources externes, la norme identifie par exemple la possibilité « d’importants changements, ayant un effet négatif sur l’entité […] dans l’environnement […] économique […] ou du marché dans lequel l’entité opère » mais aussi le cas où « la valeur comptable de l’actif net de l’entité est supérieure à sa capitalisation boursière »[1].

SORGEM Evaluation a accompagné plusieurs clients dans la mise en œuvre de ces tests de dépréciation.

Dans le cadre de cet accompagnement, nous avons notamment fait attention de ne pas considérer d’impacts mécaniques, sans autre analyse, entre les éléments conjoncturels et une baisse potentielle de la valeur des actifs des sociétés, notamment parce que des perspectives conjoncturelles dégradées à court terme n’ont pas nécessairement d’impacts sur le moyen/long terme et donc n’ont pas nécessairement un impact important sur la valeur d’actifs valorisés à l’infini. Cet impact est d’autant plus lissé que la valeur terminale représente souvent un poids important dans l’évaluation d’actifs à durée de vie indéfinie[2], et limite d’autant plus l’impact d’éléments non normatifs sur les premiers mois ou les premières années du plan d’affaires.

Par ailleurs, nous nous sommes interrogés sur l’impact de ces évènements sur les taux d’actualisation retenus dans le cadre des tests de dépréciation. L’ensemble des paramètres nécessaires au calcul du taux d’actualisation est concerné : taux sans risque, prime du marché actions, beta de la société, coût de la dette, etc.

Concernant les primes de risque, il est particulièrement important dans ce contexte de coordonner les primes utilisées dans les taux d’actualisation avec les flux prévisionnels retenus afin d’éviter la double peine : des flux revus sensiblement à la baisse et des primes de risque tirées du marché s’appliquant à des contextes où les flux futurs n’ont pas été suffisamment réajustés.

Dans tous les cas, nous avons encouragé les sociétés à se demander si les effets de ces éléments conjoncturels étaient ponctuels ou pouvaient se prolonger dans le temps. A cet égard, des hypothèses de sortie de crise ou même des scénarios probabilisés ont pu être définis et pourront être régulièrement mis à jour pour anticiper tout risque de perte de valeur.

[1]     Norme IAS 36, reprise sur le site www.focusifrs.com

[2]     Le poids de la valeur terminale est souvent supérieur à 50% de la valeur totale de l’actif. Ce poids décroit avec son éloignement dans le temps (i.e. plus le nombre d’années nécessaire pour atteindre un flux normatif est élevé, moins le poids de la valeur terminale est important).